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«La réponse aux inégalités d’accès doit être non seulement politique et législative, mais aussi culturelle, éducative et sociale afin d’en garantir l’effectivité »

«Les inégalités d’accès des femmes et des filles à la santé ne sont pas seulement la résultante d’un manque d’infrastructures ou de ressources humaines, mais aussi la conséquence d’un manque de volonté pour garantir à la moitié de la population le plein exercice de leurs droits, notamment sexuels et reproductifs ».

Les propos sont ceux de Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), prononcés lors de l’ouverture de la visioconférence «Ensemble pour la promotion et la protection des droits à la santé sexuelle et reproductive», organisé, ce lundi 7 décembre 2020, par le CNDH et le FNUAP-Maroc, avec le concours financier de l’Ambassade du Canada, dans le cadre des «16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre » de l’ONU.

La séance d’ouverture de cette rencontre a été marquée par la participation de M. Luis Mora, Représentant de l’UNFPA-Maroc, et Mme Nell Stewart, Ambassadrice du CANADA, avec la participation des représentants des agences de l’ONU, d’experts, de spécialistes, et d’acteurs de la société civile, etc.

Selon Mme Bouayach, les inégalités d’accès susmentionnées ne doivent pas seulement se mesurer dans les retombées économiques et sociales dont elle est à l’origine, mais doivent surtout être abordées comme une menace directe à la santé, à l’intégrité physique et à la vie des femmes et des filles. « La réponse doit être non seulement politique et législative, mais aussi culturelle, éducative et social afin d’en garantir l’effectivité », a-t-elle dit.

Seule une approche inclusive, indique Bouayach, dont la conjugaison des efforts des différents acteurs et l’adoption d’approches holistiques en matière de renforcement de l’effectivité des droits permettront d’y faire face.

Autour de ce débat constructif, les participants ont dévoilé que non seulement le manque de moyens qui limite l’accès des femmes et des filles à leur droit à la santé sexuelle et reproductive, mais aussi la perception socioculturelle qui entoure encore ce sujet.

Outre l’harmonisation de l’arsenal juridique national avec les instruments internationaux en la matière, les participants ont appelé à repenser le sujet de l’éducation sexuelle qui s’avère de plus en plus nécessaire, à vulgariser l’information auprès de différentes catégories et avec tous les moyens de communication adaptés, à fournir assez d’information sur les moyens d’accès aux services et aux soins, et à faire connaitre aux victimes les mécanismes et voies de recours disponibles.

Cette rencontre a été marquée aussi par la présentation du guide sur le droit à la santé sexuelle et reproductive développé par le CNDH et le FNUAP, qui sera disponible en Arabe-Darija, en Amazighe, en langue des signes, et en français, et par le lancement de trois vidéos de sensibilisation portant sur les droits à la santé sexuelle et reproductive, les risques qui s’imposent en la matière et les mécanismes de recours disponibles.

Ce guide se veut un outil pratique mettant à la disposition  des acteurs et de l’opinion public des informations précises et des recommandations pertinentes sur un ensemble de  thématiques et sous-thématiques touchant notamment les instruments internationaux des droits de l’Homme et leur relation avec la santé sexuelle et reproductive.

Il convient de rappeler que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’accord de partenariat, signé entre le CNDH et le FNUAP en avril 2020, visant le renforcement du plaidoyer pour la lutte contre la pratique du mariage des enfants, la promotion des droits à la santé sexuelle et reproductive et le renforcement de la mobilisation pour la mise en œuvre des recommandations des instruments internationaux en la matière.